Tour d’Australie

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Tour d’Australie en Vélo et Handbike septembre et octobre 2009.

L’équipe :

–          Antoine Paraplégique et initiateur du projet

–          Arthur paraplégique (a déjà participé au tour d’Europe en 2000)

–          Philippe accompagnateur en vélo (a déjà participé au Caen – Beyrouth en 1997)

–          Lydia accompagnatrice (partie le 3 octobre pour manque de vacances)

–          Maroussia photographe (partie le 28 septembre)

–          Jean-Marc photographe (parti le 28 septembre)

–          Gloriana arrivée en toute urgence du Liban le 7 octobre

En tout un peu plus de 15 000 Kms dont 4300 en Handbike

Le tour d’Australie est terminé et me voici de retour.

Comme vous le savez, nous avons démarré le 3 septembre à Sydney, nous avons emprunté la Pacific Highway en direction de Brisbane. Le départ s’est fait sous un soleil radieux, deux heures après, nous nous sommes retrouvés sous la pluie.

sur les routes australiennesDès le départ, le relief a annoncé la couleur de la route qui nous attendait. La route est en mauvais état et très passagère. Les nombreux camions circulant se montraient encourageants mais imposants, pas question de freiner pour nous laisser passer.

Cette première étape a duré 9 jours pour une distance de 850 Kms. Ce fut très dur, il pleuvait, il faisait froid, il a même fait très chaud, des travaux tout au long de la route, des camions collants, des côtes pas trop longues mais des vrais murs, un revêtement très dur et en mauvais état sans oublier le vent de face qui ne nous a pas lâché. Grande consolation, l’encouragement et la sympathie des automobilistes et des gens rencontrés sur les parkings.

De Brisbane, nous sommes partis en direction de Rockhampton avec le camping-car. Nous nous sommes arrêtés dans un petit village (il s’appelle 1770) dans l’espoir de prendre le bateau pour aller plonger et voir la grande barrière de corail. Manque de chance, nous avons été refusé car pas question d’emmener à bord des personnes en fauteuils roulants. Notre déception fut énorme, nous reprenons la route jusqu’à Rockhampton.

De là nous sommes partis en direction de Mount Isa en alternant, une journée de pédalage et une journée de camping-car. A 300 Kms avant d’arriver à Alice Springs, nous avons repris les vélos et visions ULURU « Ayers Rock » (le grand rocher). Le paysage et le climat n’ont rien à avoir avec la Pacific Highway. C’est moins vallonné, des grandes lignes droites, c’est le désert. Il faisait super chaud, nous avons essuyé une énorme tempête de sable. Malgré le vent de face, notre moyenne journalière est passée à 125 kms.

Nous avons fait connaissance avec les Roads Trains (53,3m) : ce sont d’énormes trucks avec trois ou quatre remorques. Il leur faut en moyenne entre 1000 et 1500 mètres pour s’arrêter. Nos vélos décollaient à leur passage.

Nous longions aussi une ligne de chemin de fer, où passaient des trains longs de plusieurs Kilomètres. Des routes pas trop chargées en voiture, on restait parfois 2 heures, voir plus avant d’en croiser une.

Arrivé à Alice Springs nous avons fait connaissance avec le monde des Aborigènes. Nous sommes en plein milieu de l’Australie, au milieu du désert et de nulle part entre Adelaïde au sud et Darwin au nord. Après un après midi repos à Alice Springs, nous sommes repartis en direction de « Ayers Rock ». Il fait toujours chaud, l’eau se fait de plus en plus rare, l’essence est beaucoup plus chère, le prix moyen d’un panier de courses a pratiquement doublé par rapport au départ. Après la visite du grand Rocher, nous sommes repartis avec le camping-car en direction de Perth, au passage nous visitons la petite ville minière de Coober Peddy capitale mondiale de l’Opale où une grande partie des anciennes mines a été transformé en Bars, Motels, Eglises, etc… Nous nous sommes arrêtés aussi à Kalgorlie où nous visitons la plus grande mine d’Or à ciel ouvert d’Australie (autour de 3,5 Km de long x 1 Km de large) Nous allons mettre 12 jours depuis Ayers Rock pour atteindre Perth.

Nous partons de Perth le 4 octobre en direction de Sydney, quittant la ville, le relief nous rappelle la Pacific Highway, nous longeons un Pipeline. Ce n’est qu’en rencontrant Peter (un habitant du bush) que nous avons compris que ce Pipeline allait jusqu’à Kalgorlie  qui se trouve à 600 mètres d’altitude pour emmener l’eau dont la ville et la mine ont besoin. Le premier Pipeline en métal a été crée en 1901, il a été remplacé dernièrement par un autre fabriqué avec des matériaux plus résistants. En tout il fait 680 kms de long.

Au bout de quelques jours de pédalage, nous arrivons à Norsman. Un peu plus de 800 Kms nous sépare de Perth. Nous sommes aux portes de la plaine du Nullarbor (Nul arbres – en latin) Nous avons fait de grandes provisions, le prix moyen du panier est encore plus cher qu’au milieu du désert. Des grandes lignes droites avec du relief se dessinent devant nous, un peu plus de 1 000 Kms nous séparent de Ceduna  la prochaine  ville. En moyenne, tous les 150 kms se trouve une station à essence, on les appelle (Road Housse) en général il y a une petite boutique, un Bar et un camping. La plupart d’entre elles, sont équipées de générateurs électriques et produisent leur propre électricité. C’est la grande course après l’eau malgré la dureté des hivers. Ils sont aussi équipés de réservoirs géants d’eau de pluie mais cela reste assez limité. La bouteille d’eau d’1,5 l coûte 5,50 $ Australien.

Les routes se transforment parfois en piste d’atterrissage (nous avions vu cela aussi dans les territoires du Nord) on a même croisé des avions de tourisme faisant leurs pleins d’essence au milieu des voitures. Nous avons aussi croisé d’autres cyclistes, ils roulaient pour l’éradication de la Poliomyélite.  Nous avons eu 3 jours où le vent nous était favorable.

Sur ces routes de la plaine de NULLARBOR notre moyenne tournait entre 135 et 180 kms par jour. Le vent était très froid, il venait du Sud Est voir de face nous bloquant  dans notre avancée. Certains matins, il faisait 4 ou 5 degré, il pouvait faire chaud durant la journée ou continuer à faire froid. Des problèmes techniques sont apparus sur mon Handbike, ils nous ont bien ralenti vu le manque des moyen et de mécano. La traversée du Nullarbor reste la partie la plus difficile de notre parcours, nous avons manqué d’eau, de nourriture, failli tomber en panne d’essence, des routes très étroites, mais le plus dur reste l’absence de toute vie humaine malgré les quelques personnes rencontrées sur la route. A plusieurs reprises, nous avons dormi en plein milieu du bush sans aucun moyen de communication. 

L’arrivée à Ceduna fut comme une délivrance et un total bonheur de voir des gens et des maisons. Nous avons réparé le Handbike, fait le plein de nourriture et d’eau, surtout profité d’une bonne bière sur une terrasse au soleil. Nous continuons notre route en direction de Sydney. Le paysage ne change pas beaucoup,  il fait chaud, il fait froid… parfois c’est plat et parfois très vallonné, la seule valeur sure, c’est le vent, il est toujours présent et n’hésite pas à changer de direction quand ça lui plaît.

Nous sommes passés à Kimba où un oiseau géant représente la mi-distance entre Perth et Sydney. Nous nous sommes arrêtés la matinée à Kimba où nous avons bu le meilleur café de notre séjour Australien. Nous avons aussi profité d’un contact pour visiter une petite ferme céréalière (3500 hectares de terres cultivables).

Deux jours nous séparent de Port Augusta et d’un mini retour vers la civilisation où nous nous accordons une demi-journée, nous profitons également du MacDo et de son wifi pour mettre à jour notre blog vide depuis 12 jours. En début de soirée, nous prenons le camping car et nous partons en direction d’Adelaïde à 300 kms de là et où nous profitons d’une journée de repos avant d’attaquer les 1200 Kms qui nous séparent encore de Sydney.

La sortie de la ville était très dure. Enormément de trafic, pas de piste pour les vélos, des automobilistes pressés et sans patience. Les feus nous ralentissaient, nous n’avions plus l’habitude. Le terrain est vallonné nous allons vers les Blue Mountains. Nous avons eu deux jours de faux plat montant avec toujours un vent de face réduisant notre moyenne. Nous nous sommes arrêtés dans une toute petite ville qui s’appelle « BlancheTown » où nous avons reçu un formidable accueil, c’était tellement bien que le lendemain et après avoir fait nos 120 Kms, nous sommes revenus pour passer la soirée en compagnie de nos hôtes. Le câble de dérailleur de mon Handbike a de nouveau lâché ce qui compliquait énormément les choses, nous attaquons la montagne et le changement des vitesses est plus que primordiale. Nous avancions avec le camping-car vers la ville de Waga Waga situé à 100 kms devant nous. Nous avons réparé le Handbike et continué notre route en direction de Sydney où nous étions attendus le 30 octobre.

Le 28 octobre, nous arrêtions de rouler en début d’après midi, pour finir notre trajet en camping-car. 500 Kms nous séparait de Sydney. Nous nous sommes arrêtés dans la banlieue de notre ville d’arrivée où des chambres nous ont été offertes à l’hôtel confort inn. Quel bonheur, dormir dans un vrai lit….le lendemain, nous laissons le camping-car pour un nettoyage complet et Philippe et moi chevauchions nos vélos et roulions en direction de la City (le centre ville de Sydney) ça reste un formidable moment, c’était notre arrivée à nous, entrer dans cette ville immense en roulant au milieu des tours et sur des routes bien chargées en véhicules, fut un moment très riche en émotion et en rencontre.

Arrivée officielle le 30 octobre devant la marie de Merryland une ville située dans la banlieue proche de Sydney. Un formidable accueil et une superbe soirée étaient au menu.

Deux mois entier de pédalage, beaucoup de fatigue, un effort physique et mental intenses, des routes très dangereuses, un vent titillant et agressif par moment, des lignes droites ennuyantes et sans limite, des problèmes dans l’équipe avec le départ de deux personnes, on a manqué d’eau, de nourriture, je pourrai même dire que nous avons souffert, mais cette souffrance je ne la veux que physique. C’est vrai il fallait beaucoup de muscle pour faire ce que nous avons fait, mais si le mental n’avait pas été au top, on aurait fait demi tour dès les premiers jours. J’ai envie de ne garder en tête que des images positives, et un beau défi sportif et humain, ce magnifique accueil reçu des Australiens, des paysages fantastiques, des gens souriants et accueillants. Si l’aventure existe encore sur notre planète, c’est bien en Australie. Je voudrai surtout dire une fois de plus, nous sommes humains, nous possédons un potentiel hors du commun, il dort au fond de nous et il ne demande qu’à être réveiller.

Je dédie ce tour d’Australie à mes équipiers, à mes enfants, mes proches, à mes sponsors et amis qui ont participé au financement de ce tour d’Australie mais je voudrai surtout le dédier à ceux qui rêvent de faire ce que nous avons fait mais qui ne possèdent pas les moyens physiques pour le faire.

Quoi qu’il arrive, la vie en vaut toujours la peine d’être vécus.

Merci à System U, Cam 56, DJP Energy, Equipmedical, Normandie Aciers, PRN, Omnipesage, les bouchons de l’espoir ainsi qu’aux deux sponsors Australiens « Stone Design et les Hôtel Confort Inn »

Un grand merci aussi à tous les amis qui ont aidé au financement de notre projet et à tous ceux qui nous ont soutenus moralement par leur présence.

Un grand merci aux jeunes du Collège de Blainville sur Orne qui ont suivi le tour d’Australie.